Nos voix entremêlées au moment de la prière du soir.
Des tranches de bananes dans mon bol de Rice Krispies.
Mon oreille collée sur ta poitrine, engourdie de sommeil, et les voix des invités qui me parviennent en écho.
Le cha-cha sur Passe-Partout, puis sur Pretty Woman ; ta main qui me guide fermement.
Nils Holgersson et la Forêt Verte en duo de pyjama, aux aurores.
Tes bras rassurants, la nuit, puis pendant le déluge de larmes de mes années d’adolescence.
L’histoire familiale de nos lointains ancêtres, racontée avec passion ; tes mains feuilletant avec révérence le livre du frère Sigismond.
Un éternument tonitruant dans une salle bondée, qui montre que tu es bien là.
Maman et toi, enlacés.
1000 problèmes de mathématiques compris sans explications, juste grâce à ta présence.
Des cartes de la Fête des Mères bricolées en cachette dans la salle de jeu.
Petit papa Noël… et des surprises magiques.
Minuit Chrétien, chanté à tue-tête et totalement faux, entre deux bouchés de rosettes de chocolat.
De la « saucisse russe », des grilled-cheese et des sandwiches beurre-banane, cuisinés avec amour.
Harmonium et Beau Dommage, en fonds sonores.
Le chalet, la chambre bleue, les aller-retours au rocher.
La crème douce sur le gâteau au chocolat.
Ton bras sous le miens, solide et fier, pendant la marche nuptiale qui me mène à l’autel.
De l’aide pour finir la rangée d’Oreo.
Ton amour de la famille, encore et encore.
Tout ça, je le porte en moi. Tu es partout là où je suis. Je t’aime, papa.